Avouons-le, le cinéma ne doit pas son surnom de septième art à des films comme Transformers. Les blockbusters ont leur intérêt, les explosions en cascade et les grosses mandales dans la tronche, ça repose, mais le cinéma, c’est tellement plus que ça !
Le cinéma d’auteur : une définition
Enfin, un semblant de définition, car ici, tout est question de sensibilité. L’expression est utilisée pour qualifier l’ensemble des films d’un réalisateur reflétant sa personnalité artistique. Dans cet océan de vague subjectivité, nous pouvons au moins nous mettre d’accord sur un point : Max Pécas ne fait pas partie du club.
Pour préciser un peu le concept, sachez que la notion de film d’auteur apparaît en France dans les années 50. La définition de Truffaut fait du film une extension des choix esthétiques du cinéaste et non une œuvre à part entière, ni une histoire indépendante.
Quelques têtes d’affiche
Le cinéma d’auteur a livré son lot de perles et d’œuvres cultes. Il ne s’agit pas ici d’en faire une liste exhaustive, mais plutôt de lister quelques-uns des films les plus célèbres et influents du genre. Et puisque nous avons exclu Max Pécas du débat, nous nous concentrerons sur les productions étrangères, pour ne pas faire de jaloux !
Andrei Rublev : cliché, chef d’œuvre
Passons rapidement sur la dimension cliché : ce film de 1966 est en noir-et-blanc, ça parle russe, ça dure 205 minutes, et il ne s’y passe pas grand chose. Et concentrons-nous sur ce qui fait de ce film du réalisateur russe Andreï Tarkovski un chef d’œuvre.
Le film suit la vite d’Andreï Rublev, peintre d’icônes et héros national russe vivant au XVe siècle. Le film multiplie les qualités esthétiques, entre mouvements de caméras soyeux et délicats et compositions travaillées. C’est dans un véritable aperçu de tous les aspects de la vie médiévale que nous entraîne le film. Et il fait aussi travailler les méninges. La chronologie chamboulée de l’œuvre interroge la relation entre l’artiste, la société et ses croyances. Et Tarkovski ne donne pas de réponse, préférant toujours pousser à la réflexion. Le réalisateur a eu un profond impact sur le cinéma, qui se retrouve de nos jours dans l’œuvre de Haneke, entre autres.
Et tellement d’autres !
Citons-en quelques autres, pour le plaisir. On ne peut pas parler de cinéma d’auteur sans mentionner Citizen Kane, peut-être le film le plus influent de l’histoire du cinéma, porté par un Orson Welles qui touche au divin. De l’autre côté du Pacifique, le réalisateur japonais Yasujiro Ozu en 1953 un Tokyo Story émouvant et inoubliable. Faisons un crochet par le Royaume-Uni pour nous remémorer l’Orange Mécanique de Kubrick. Retournons à Hollywood pour mentionner, plus proche de nous, le tordu Mulholland Drive (David Lynch, 2001) ou encore un There Will Be Blood (Paul Thomas Anderson, 2007) porté par un Daniel Day-Lewis au sommet de sa forme dans le rôle titre.
Comment suivre le cinéma d’auteur ?
La culture populaire a simplifié le cinéma d’auteur en un cinéma intellectuel et anti-commercial, à la diffusion forcément plus confidentielle. Mais il reste de nombreux moyens de suivre ce mouvement.
Des publications spécialisées par exemple. Sur le net, le groupe Louise Blouin Media propose un site en 19 langues pour tout savoir du monde de l’art et de la culture.
Dans les salles obscures, il faut savoir qu’un cinéma d’art et d’essai répond à une notion juridique et est destiné à promouvoir le cinéma indépendant. Nombreux sont les établissements du genre à être répandus dans tout l’hexagone, pour découvrir et rester en contact avec cet autre cinéma.
Immortel
Que vous soyez passionné de cinéma d’auteur, ou simple amateur curieux, il y a tant à découvrir dans ce monde riche et tellement moins statique que les clichés ne le laissent croire ! Le cinéma d’auteur existe depuis longtemps et a largement contribué à donner leurs lettres de noblesse aux salles obscurs. Et ils continueront de la faire aussi longtemps qu’il y aura du cinéma.